Review #01 : Deux comédies romantiques (satiriques) françaises

Alors avant tout, il faut savoir que je suis bon public. Mais genre, vraiment bon public. Mais même moi j’ai beaucoup de mal avec les films français qui sortent ces dernières années (à part quelques rares exceptions, mais ça implique souvent Dupontel). Malgré tout, je leur ai redonné une chance avec Netflix, en me disant qu’ils feraient des choses innovantes. Et sur le papier, c’était bien parti…

Je ne suis pas un homme facile

C’est un film qui se veut dénonciateur de l’inégalité homme – femme. Un homme, à qui tout « réussit » ( = tout se passe très bien pour lui sur le plan professionnel et il a du succès auprès des femmes, j’ai mis des guillemets car pour moi ce n’est pas un synonyme de réussite), se retrouve dans un monde où les femmes dominent. Alors on inverse, aux extrêmes, les clichés, et c’est là que ça me dérange. Le film se contente de calquer le comportement machiste de certains hommes à l’égard des femmes. Mais aucune demie mesure : les femmes sont odieuses, carriéristes, infidèles, dénigrent les hommes, les harcèlent dans la rue… Alors oui, dans certaines situations, on se dit que c’est vrai, des hommes se comportent comme ça et que si l’action était inversée, c’est triste mais elle surprendrait moins. Mais le fait que ça aille totalement dans l’extrême, c’est globalement ridicule. Et tout le long du film, le protagoniste, certes, se plie un peu au jeu mais pourquoi ? Parce qu’il veut une femme à tout prix. Et surtout, il continue d’idolâtrer SON monde. Elle est où la dénonciation du coup ? Finalement, chacun veut ce qui est à son avantage, et c’est tout ? Et j’ai vraiment l’impression que c’est la femme qu’il cherche à « obtenir » qui change pour lui, se remet en question et lui au final, très peu. En tout cas ça m’a laissé ce ressenti. Alors oui, certaines scènes sont tellement absurdes que j’ai ri. Mais j’avais prévenu : je suis bon public.

La fin… c’est une fin ouverte, que je trouve trop facile. Cela semble un retour à « la normale », et on retrouve nos deux amoureux dans une manifestation féministe. Non je vous assure, ça ne spoile rien du tout : on se doute qu’ils vont finir ensemble (ça reste une « comédie romantique ») et dans cette scène, il ne se passe rien. Et voilà, hop, fin, tu tires tes conclusions tout seul. Et mes conclusions à moi c’est qu’il ne suffit pas de pousser à l’extrême des clichés et de les rendre ridicules pour les dénoncer.

Les goûts et les couleurs

Encore une fois : c’est un film qui se veut dénonciateur. Cette fois, dénonciateur de l’homophobie, du racisme, de l’antisémitisme. La protagoniste est une femme engagée à une femme, mais qui n’arrive pas à faire son coming out. Sa famille est juive, elle ne pratique pas. Jusque là soit, OK. Rapidement, on se rend compte qu’elle n’assume pas grand chose : ni son couple, ni sa religion, ni son absence de pratique de ladite religion. OK, ça sera donc une comédie romantique « initiatique » vers l’acceptation et l’affirmation de soi ? EH NON ! Non, elle va avoir un crush pour un homme, Sénégalais. Soit, pourquoi pas. Elle ne communique pas dans son couple parce que sinon, on ne pourrait pas en faire un film, évidemment (disclaimer : si, le film aurait pu être bien quand même selon moi avec + de communication et – de grotesque). On la suit, entre ses mensonges par omission à sa femme, son flirt, sa famille. Je n’ai pas du tout réussi à m’attacher aux personnages. Elle agace son entourage et entre nous, on les comprend. En revanche, ils l’aiment tous quoiqu’elle fasse mais nous, spectateurs, on n’a pas de background qui nous ferait l’apprécier. Donc ça prend moins. Tout au long du film, on croise d’autres personnages, qui pourraient être attachants mais non, on enchaîne les clichés : les clichés sur la lesbienne aigrie, les clichés sur les Parisiens VS les banlieusards, les clichés sur la communauté africaine, les clichés sur les Juifs. Et sincèrement, à aucun moment j’ai trouvé que c’était dénoncé : au contraire, ça va dans le sens de ces clichés ! Ça a vraiment été très, très difficile à regarder.

La fin… une fin ouverte, quelle surprise ! J’ai eu l’impression que les scénaristes en avaient eu marre et étaient partis avant d’écrire et tourner la fin. On nous laisse avec le happy ending le plus tiré par les cheveux que j’avais pu voir depuis longtemps, sans réelle prise de position de l’ « héroïne ». Alors pour la quête initiatique, la comédie et le romantique, on repassera…

Ma conclusion

Il faut arrêter de vouloir tout faire en même temps : faire rire, montrer une belle histoire d’amour, dénoncer les clichés. Car au final, ces deux films ont visé complètement à côté sur les 3 tableaux.