« À vos souhaits »

Depuis hier, je souris un peu bêtement, juste en regardant le joli manteau blanc qui recouvre Lille depuis mardi. Je suis heureuse de voir que la magie de la neige opère toujours sur moi, qu’importe la période de ma vie. Et en ce moment, c’est une période difficile, une période de remise en question, d’écoute de soi, de changements.

Après quelques mois à essayer d’être hyper productive sur tous les plans, même ici (un tiers des articles de ce blog a été publié entre fin août et fin novembre, en 5 ans et demi d’existence !), mon corps a dit stop. Enfin plus exactement, mon médecin a dit stop. Mon corps, je ne l’écoutais pas trop. À vrai dire, depuis ma grossesse, je ne l’écoutais plus du tout, alors parfois il criait fort, donc j’étais obligée de l’entendre, mais la plupart du temps, j’essayais de tout recouvrir par le bourdonnement continu de ma vie. Aujourd’hui il y a un silence assourdissant autour de moi et je dois l’écouter, je n’ai plus le choix. Et ça donne le vertige, vous n’imaginez même pas… Heureusement, je ne suis pas toute seule, et j’ai des voix qui me soutiennent, me guident. Plus de 10 ans plus tard, je revois un psy. Mais comme on me l’a si bien dit, ce n’est pas un retour à la case départ, c’est pas une page qui se tourne, c’est juste que je reprends la plume et que je ne laisse plus l’encre couler toute seule.

Je n’ai pas encore toutes les réponses, mais je les cherche activement. Je cherche un sens dans tout ça et je réapprends à être heureuse. Sur les conseils de mon psy, je liste des « petits bonheurs », et je dois en accomplir quelques uns, chaque jour. Réapprendre le bonheur, répéter sans cesse la recette, pour enfin, ne plus l’oublier.

Alors pour cette année, entre deux « atchoums » car vous avez le nez humide, parce que vous avez froid (et peut-être envie de râler à cause du temps), dites-vous « à vos souhaits« . Et réfléchissez à ce que vous souhaitez, aujourd’hui, demain, dans les mois à venir et pour toutes les autres années.


Voir la mer
Boire un Latte
Lire Harry Potter
Papouiller ma Padmé
Faire un ciné entre amis
Passer du temps avec Eux
Manger des cookies maison
Écouter de la musique celtique

Discuter avec ma meilleure amie


Ma liste est bien plus longue que ça, et votre liste aussi, croyez-moi. On a juste besoin de l’avoir dans un coin de la tête et de remplir notre journée d’au moins quelques uns de ces petits bonheurs. Ne les gardez pas pour quand « vous en aurez besoin », j’ai déjà fait cette erreur, et croyez-moi, du bonheur, on a besoin tous les jours, et on le mérite au quotidien. Si si, je vous assure. Alors, à vos souhaits, et que vous les réalisiez !

Tourner la page

J’ai une page que j’ai besoin de tourner, et ça fait des mois que les mots tourbillonnent dans ma tête, mais s’en trouver la paix, j’espère la trouver ici. J’en parle autour de moi, à mes proches, mais je sens que j’ai besoin, encore une fois, de les écrire. Pourquoi encore une fois ? Car j’ai déjà écrit des mots, des dizaines et des dizaines de lignes, au principal intéressé.

Alors que je me décide enfin ce soir à m’épancher ici, je réalise que ça doit faire un an depuis son dernier message. Ça pourrait y ressembler, mais non, je ne décris pas un chagrin d’amour. Je parle de ce qu’on peut appeler un « chagrin d’amitié ». On n’en parle pas aussi souvent, même si j’ai trouvé des articles, ici ou encore . Alors que ça fait si mal. Une amitié peut être fusionnelle, sauf qu’on ne s’attend jamais à ce qu’elle finisse. Et pourtant.

Il y a 10 ans, je rencontrais quelqu’un sur les bancs de la fac et il allait devenir mon meilleur ami. C’est peut-être puéril comme appellation me direz-vous, mais c’est pourtant ça. Très rapidement, ça a été le « meilleur », celui qui me comprenait le mieux dans mon entourage proche, avec qui je parlais des heures, ça ne me vient pas en français et je m’en excuse, mais il était réellement « my better self », version masculine.

Les années ont passé, avec de la distance, parfois physique mais pas toujours, mais on était là l’un pour l’autre, on semblait évoluer dans le même sens. Il avait adopté ma famille, mes amis, et mon homme. Il m’avait vue dans mes jours les plus sombres et moi dans les siens.

Puis l’année dernière, tout a basculé dans ma vie et dans notre amitié.

Dans ma vie, ça a été plutôt brusque : quand j’ai appris ma grossesse, on a cherché un nouveau chez nous, on a revu nos projets, nos priorités. C’était très fort. Mais aussi très flippant. C’était une année riche en émotions, aussi bien des grands moments de joie, que des périodes de doutes ou de peurs.
Dans notre amitié, le changement n’a pas vraiment été brusque. Il n’y a rien eu de radical, simplement… il n’a pas été là. Il a fallu que je réclame, mais qui réclame son meilleur ami ? Où était passé son sixième sens, qui était de toujours savoir quand j’avais besoin de lui ? Puis j’ai fini par être trop fatiguée, physiquement comme moralement, pour le « réclamer ».

Je lui ai dit ce que j’avais sur le cœur, il ne voyait pas les choses sous le même angle. Ce qu’il a vu comme un besoin pressant d’attention de ma part, je l’ai vécu comme un abandon de la sienne.

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Un an. Un an de silence.

Je ne comprendrai sûrement jamais ce qu’il s’est passé au point qu’il décide que je n’en valais plus la peine, que mon amitié n’était plus qu’un poids pour lui, dont il se devait se débarrasser (enfin ?). Il avait déjà laissé de côté des amitiés avant. Certains me diront alors « Tu aurais dû t’en douter ! », et vous ne serez pas les premiers. Mais je ne l’ai jamais vu comme ça, j’ai même toujours refusé de le voir comme ça. Je l’avais même toujours défendu auprès de ces amis, déçus et délaissés. Puis ça m’est arrivé à moi et il n’y a plus personne pour me contredire. Même pas lui.

Heureusement pour moi, quelqu’un est venu couvrir ce silence. Ce silence est toujours douloureux, mais il est chaque jour moins lourd à porter, comblé par des cris, des pleurs, des balbutiements.

Car dans deux jours, cela fera déjà un an qu’un petit cri a retenti dans une salle d’accouchement, un soir, très tard, à la maternité Jeanne de Flandre. Et pour elle, il est temps que je tourne la page.